Racines et Patrimoine, déjà bien présent par son ouvrage « Guilers pendant la guerre 1939–1945 », propose maintenant, dans le cadre du Centenaire de la Guerre 1914-1918, un autre ouvrage qui est le fruit d’un travail de deux années par un petit groupe très motivé : Philippe Bodin, Yvonne Lescop, Malou Lunven, André Phélep et Arlette Roudaut qui a organisé les recherches.
Si les témoins de cette époque ont disparu, leurs souvenirs demeurent dans les familles qui vivent encore à Guilers, et dont certaines ont été contentes et fières de communiquer des documents familiaux. Ce sont ces témoignages (photos, cartes postales, correspondances, journal de campagne) qui donnent l’originalité et la « touche guilérienne » à notre livre.
Mais les sources ont été très diverses. Les sites Internet sont nombreux et bien documentés, ils sont d’un accès facile et proposent une documentation abondante comme, par exemple, « Mémoire des hommes » piloté par le Ministère de la Défense. Cependant, il est important de savoir trier et choisir !
Rappelons que les Archives sont des services publics où sont conservées les traces écrites des activités humaines et, plus particulièrement, des activités administratives.
Pour faciliter les recherches, des services ont numérisé et mis en ligne les documents les plus demandés : les Archives départementales, les Archives municipales de Brest, les Archives municipales de Guilers, les Archives diocésaines de Quimper et Léon, le Service historique de la Marine de Brest. Nos demandes de renseignements complémentaires ont toujours été bien reçues. Nous avons aussi beaucoup utilisé l’Exposition numérique présentée sur le site des Archives du Finistère.
Nous pouvons citer le remarquable et utile travail fait par les Archives départementales du Finistère sur les fiches matriculaires des soldats. Ces fiches, souvent citées dans notre travail, nous ont apporté le profil, mais aussi le vécu et les tribulations de ces jeunes hommes.
Sur place, notre point de départ furent les Archives Municipales de Guilers, bien classées mais, hélas, moins riches que celles qui concernent le milieu du XXe siècle. L’étude d’un budget peut être très instructive ; l’observation attentive des procès-verbaux des budgets communaux nous a révélé les préoccupations des Guilériens : gestion communale, santé, assistance sociale, écoles, etc. La collecte des fonds pour la construction du monument aux morts a révélé beaucoup de choses sur les mentalités des « donateurs ». Cependant, nous nous sommes déplacés à l’annexe des Archives départementales à Brest pour consulter, notamment, le dossier de Guilers dans la Série V, Cultes, concernant la gestion des affaires religieuses du Concordat de 1801 jusqu’à la Séparation de l’Église et de l’État et ses règlements en 1910. Mais la disparition des fonds d’archives de la sous-préfecture de Brest pendant la Seconde Guerre mondiale est un problème. Plusieurs déplacements aux Archives départementales du Finistère à Quimper ont été nécessaires et la récolte fut intéressante et riche. Nous avons vraiment réuni des documents originaux et intéressants.
C’est pourquoi dans l’organisation de cet ouvrage nous avons fait la part belle à ces documents d’archives en les présentant à l’état brut mais aussi en les commentant et en croisant les informations comme dans un véritable jeu de piste.
Beaucoup d’ouvrages ont paru dans le cadre de ce Centenaire. L’originalité de celui-ci est de prendre en compte un petit bourg de 2.000 habitants environ, encore très rural dans les 25 premières années du XXe siècle, et de décrire les préoccupations, les modes de vie, les sacrifices de cette population par des documents d’une Histoire locale qui appartient aussi à l’Histoire nationale et mondiale. Dans ces personnes « ordinaires », quelques figures ont émergé et même nous ont surpris par leurs parcours exceptionnels. En proposant des « gros plans » sur un thème ou une personne, nous avons essayé de développer et d’approfondir un sujet.
La guerre a propulsé à travers la France, l’Europe et même le Monde des jeunes hommes, souvent des ruraux ; beaucoup en sont morts ou en sont restés lourdement handicapés, mais d’autres ont
« rebondi » et ont fait des carrières intéressantes. C’est donc une histoire « des gens » que nous proposons, dans leur cadre de vie et avec l’apport de nombreux documents.
N.B. : Dans cet ouvrage, en général, les noms de personnes correspondant aux « Morts pour la France » (MPF) de Guilers sont en caractères gras.

Pour l’équipe de Racines et patrimoine,
Arlette Roudaut

Mai 2017

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