Epoque Gallo-Romaine

Epoque Gallo-Romaine

 Les stèles gauloises

Les « stèles gauloises » sont les plus anciens monuments de Guilers visibles dans le paysage.

Croas Teo, stèle christianisée de Kermengleuz. Chacune des branches porte une petite croix gravée dans un cercle, à la manière des croix celtiques.

collection R&P
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Cette stèle à 4 pans, de 2 mètres de haut était installée, depuis fort longtemps, le long de l’actuelle rue Charles de Gaulle (anciennement « bali Penfel »), au niveau de la salle Kerdrel. Suite à l’élargissement de cette voie, en 1862, la stèle fut transportée sur la Plaine, au nord de l’église. Enfin, en 1950, elle a été déplacée à l’entrée de Kermengleuz, à la sortie ouest du bourg.

entre 1950-1960 Croas Téo à droite

Les stèles gauloises ou « de l’Age du Fer » se distinguent des menhirs car elles sont taillées avec des formes régulières. Elles ont été dressées entre 450 et 300 av. J.C. et marquent l’emplacement d’une petite nécropole à incinération. Ces stèles, donnant lieu à des cultes « païens », ont été « christianisées » par l’Église et furent sans doute déplacées plusieurs fois. Des particuliers ont pu même les utiliser comme base de statues.

Collection R&P
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Stèle gauloise polygonale de Kervaly

Cette stèle de l’âge du fer, probablement déplacée d’un autre lieu, était dressée dans le jardin d’agrément entourant le manoir de Kervaly. La statue (en ciment) a aujourd’hui disparu et la stèle a été installée dans une propriété privée.

Collection R&P

Stèle gauloise hémisphérique de l’Age du Fer trouvée dans  le  village de St-Fiacre.

Guilers à l’époque romaine

« La romanisation, qui a duré de la conquête militaire en 58-51 av. J.-C. au Ve siècle de notre ère, a marqué le territoire de Guilers, comme celui de l’ensemble de la Bretagne. Le pays est alors divisé en circonscriptions (civitates /cités) dont les limites reprennent celles des anciens peuples gaulois. Guilers est inclus dans la cité des Osismes, qui a pour chef-lieu Vorgium/ Carhaix.

Plusieurs voies desservent son territoire : 1) au nord, une voie qui semble plus importante, est encore parfaitement inscrite dans le paysage agraire. Venant d’une importante bourgade située à Kérilien en Plounéventer, elle fait la limite communale avec Milizac sur une longue distance et se prolonge jusqu’à la pointe Saint-Mathieu ; 2) au sud, une voie venant de Landerneau, contourne la ria de la Penfeld et se divise ensuite en deux branches, dont l’une rejoint la voie du nord à Pont-L’hopital en Saint-Renan.

Les sites occupés sont repérables grâce à la toponymie et aux découvertes archéologiques. Plusieurs toponymes ont une valeur archéologique certaine : ainsi, Moguer dérive du latin maceriae, murailles, et signale la présence de ruines ; Le Buis (souvent sous la forme bretonne Buzit,Vuzit) rappelle cette plante qui fut amenée chez nous à l’époque romaine et qui survécut longtemps près des ruines ; La Villeneuve (breton Kernevez), traduction de Villanova, ne s’explique que par le remplacement d’une proche villa plus ancienne. Le nom de Guilers lui-même est une forme bretonnisée du latin villare et équivaut aux nombreux Villiers, Villers, Villars du reste de la France. Il désigne un hameau qui s’est généralement développé autour d’une ancienne villa. Quant aux vestiges archéologiques qui ont été signalés depuis le milieu du XIXe siècle, ils consistent en restes de constructions (tuiles, maçonneries) ou objets remarquables (céramiques, meules, monnaies).

L’activité principale était certainement l’agriculture et l’élevage (existence d’un ou plusieurs domaines). Mais une activité originale, et encore inexplorée, devait être générée par l’exploitation de l’étain alluvionnaire de la vallée de l’Aber Ildut. Plusieurs découvertes archéologiques (monnaies), cachées au public, en témoignent. Il est fort probable que les sources ferrugineuses et sulfureuses du bois de Keroual, fréquentées pour des soins de santé à l’époque moderne, étaient déjà connues aux temps romains. Enfin, la construction d’un fort à l’emplacement du château de Brest, vers la fin du IIIsiècle de notre ère, a nécessairement eu des répercussions sur le territoire environnant. Une garnison de mille soldats, les Mauri Osismiaci, assurait la protection contre les raids germaniques venus par la mer. »

Jean-Yves Éveillard (maître de conférences (E.R.) à l’UBO).

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