Les propriétaires
Les propriétaires successifs du domaine de keroual
Les Penancoët de keroual du XIIIème siècle à 1714
Durant près de cinq siècles, les Penancoët de Keroual veillent sur leur domaine.
Suivant un sceau de 1306 leurs armoiries se présentent fascé d’azur et d’argent de six pièces.
Leur devise est A bep pen lealdet (loyauté partout) et aussi En diavez (A découvert)
1, Valentin de Penancoët vivant en 1280 marié à Adelice de Keroulas, leur fille Jeanne épouse :
2, François de Penhoat en 1330 et Jeanne de Penancoët. il fut stipulé au contrat de mariage du 10 mai 1330 que les enfants qui naîtraient de cette union prendraient le nom et les armes de Penancoët de Kerouazle. Leurs fils né en 1332 :
3, Henri de Penancoët épouse en 1355 Adelice Le Vayer. Leur fils :
4, Hervé de Penancoët épouse en 1388 Amice de Refuge. Hervé devient père de :
5, Henry de Penancoët épouse en 1429 Julienne de Lanhala. Leur fils :
6, Valentin de Penancoët épouse en 1452 Alix Courtois. Leur 2ème fils :
7, Henry de Penancoët épouse en 1496 Marguerite de Mesnoalet, fille aînée et principale héritière de Jean de Mesnoalet. Henry se présenta en archer à la revue militaire de 1503.
8, François de Penancoët épouse en 1535 Marguerite de Lesmais, d’où :
9, René de Penancoët épouse en 1559 Françoise de Kerhoënt. Leur fils :
10, Guillaume de Penancoët épouse en 1590 Guillemette Barbier, Guillaume fut capitaine de soixante gentilshommes de l’arrière ban de l’évêché de Léon sous le marquis de Sourdéac alors gouverneur de Brest. Guillemette est la fille de Louis Barbier Seigneur de Kerjean. Leur fils aîné :
11, René de Penancöet se marie en 1612 à Julienne Hemery. D’où :
12, Guillaume de Penancoët qui épouse le 27 février 1645 Marie-Anne de Ploeuc petite fille du marquis de Sourdéac.
Marie Anne de Ploeuc
Portrait vers 1670 Henri Gascard |
Guillaume de Penancoët
Portrait vers 1670 Henri Gascard |
De cette union trois enfants naissent au manoir de Keroual :
Sébastien 1646-1671.
Décédé à 25 ans, Sébastien fut nommé capitaine de vaisseau pendant le siège de Candie (Crête) en 1669. Il mourut au retour de ce voyage sans descendance. Inhumé à Brest dans l’église des Sept-Saints le 16 mars 1671.
Portrait vers 1670 Henri Gascard
Ainsi, le nom des Penancoët s’éteint à la mort de Sébastien. Son père Guillaume décède en 1690 et sa mère en 1709.
Louise Renée (1649-1734)
Louise de Keroualle, duchesse of Porstmouth le 19 aout 1673, dame d’Aubigny-sur-Nère en décembre 1673, duchesse d’Aubigny-sur-Nère en janvier 1684
Fille d’honneur d’Henriette Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans de 1668 à 1670, lady of the bedchamber de la reine d’Angleterre Catherine de Bragance en 1670. Inhumée à Paris, Eglise des Carmes déchaussés, rue Vaugirard
Louise Renée richement dotée par Charles II et Louis XIV fait donation de ses biens le 17 décembre 1685 à son fils Charles Lennox (1672-1723). Elle se réserve des droits.
Elle possède la terre de Keroual acquise par retrait lignager suite aux difficultés financières de son père.
Portrait 1671 Henri Gascard
Henriette Mauricette (1655-1728)
Portrait Peter Lely
Après les PENANCOET, les familles CROZAT et GONTAUT-BIRON de 1714 à 1778
Louise de Keroual et son fils criblés de dettes se séparent de leurs biens en 1714.
Antoine CROZAT richissime financier, achète ses terres bretonnes dont une bonne partie de la commune de Guilers en aout 1714.
Son fils aîné Louis François CROZAT hérite des biens en 1738, la fille aînée de ce dernier Antoinette Eustachie CROZAT épouse en 1744 Charles Antoine Armand de GONTAUT-BIRON. Antoinette meurt 3 jours après la naissance de leur fils Armand Louis le 16 avril 1747.
En 1772 le seul possesseur de Keroual est Armand Louis DE GONTAUT-BIRON
Le 11 mars 1778 il vend ses biens à Henri Louis Marie de ROHAN-GUEMENE. après la monstrueuse faillite de la banque qu’il avait fondée, les biens de cette grande famille appartiennent à la couronne (Louis XVI) Keroual est donc domaine royal en 1786 puis ensuite bien national.
Pendant cette longue période le manoir est habité par soit par des procureurs fiscaux de la juridiction du CHATEL ou des fermiers généraux chargés de la collecte des fermages et impôts.
Après la révolution de 1789
La famille LE GROS – BORGNIS-DESBORDES possède les biens depuis environ 1795 à environ 1835, de cette famille on ne sait pas qui est l’acquéreur. Charles François LE GROS, sénéchal de Vannes, épouse Marie Josèphe BORGNIS-DESBORDES à Brest en 1780, ils auront 5 enfants, l’aînée Marie Aimée LE GROS est l’héritière, elle épouse Jean Charles BERUBE en 1801. De leur union naissent 7 enfants dont Marie Jeanne Aimée BERUBE née en 1809 et Ernest BERUBE né en 1811, au décès de leur mère le domaine est divisé, Ernest devient propriétaire de la partie sud comprenant le manoir de Kervaly construit autour de 1840, Marie Jeanne BERUBE marié à Nicolas Joseph Marie de KERSAUSON reçoit le manoir. Un de leurs enfants Nicolas Hippolyte Marie de KERSAUSON qui fut conseiller municipal puis maire de Guilers et son épouse Agathe Isabelle du Plessis Quinquis habitent le manoir où sont nés cinq de leurs enfants, au décès de son époux Agathe Isabelle est contrainte de vendre le manoir, elle est alors logée sur le domaine dans une nouvelle construction près du moulin, cette construction est devenue l’actuelle crêperie Blé noir.
Octave François Charles DIDELOT, déjà propriétaire du manoir de Kervaly depuis 1873, achète celui de Keroual à madame de KERSAUSON le 9 aout 1886. Octave François Charles, vice-amiral, a été préfet maritime à Brest, il vécut les 3 dernières années de sa vie à Kervaly, où il est décédé 1 mois après l’acquisition. Son épouse Eugénie Rose Marie de la Hubaudière et ses 4 enfants deviennent propriétaires. Octave François Joseph, Charles François Edouard (dit Carl), Jeanne Marie Octavie, Georges François René. Keroual passe au second fils Carl, sa mère en garde l’usufruit jusqu’en 1915. Jeanne Marie Octavie lui rachète alors le manoir. Veuve sans enfant elle partage sa vie entre le manoir de Keroual et ses appartements 19 rue Macé à Brest où elle décède le 4 juillet 1940. Le manoir revient à son cadet Georges François René Didelot et son épouse Marie Louise Isabelle de Bouvet. Ils ont 6 enfants. Georges François René décède à Paris en 1944, les biens sont à nouveaux partagés.
Le domaine et les fermes sont répartis en 6 lots, le manoir de Kervaly occupé par des officiers allemand est brulé en décembre 1941, arasé aussitôt, les pierres ont été utilisées pour consolider les routes des environs, le manoir de Keroual a été incendié au départ des allemands en septembre 1944. Ils ne seront pas reconstruits, les dommages de guerre serviront à la rénovation de leurs appartements brestois et parisiens. Le bois de Keroual n’est pas abandonné, deux gardiens logés dans les appartements des écuries de Kervaly entretiennent le potager et contrôlent les accès au domaine.
Progressivement les biens sont vendus, actuellement reste encore quelques terres agricoles.
En 1967 Albert Cortellari achète les ruines du manoir de Keroual ainsi que 9 ha attenant. Albert Cortellari, architecte de la reconstruction de Brest entame le débroussaillage et la reconstruction de ce qu’il en reste, il habite la longère à l’est, son fils, artiste peintre occupe la partie ouest. Il n’achèvera pas son œuvre et ce n’est qu’en 1982 que le manoir entre dans les biens de la ville de Brest.
En 1979 l’ensemble du parc boisé est acheté à 9 propriétaires différents par la Communauté Urbaine de Brest (CUB) les travaux de réfections commencent aussitôt, arasement des ouvrages de guerre (comblement des fosses et cuves) traçage des allées de promenade, les deux propriétés sont alors réunies.
Le parc de Keroual 56 ha devient un espace naturel aménagé : aire de jeux pour les enfants, prairie, étangs, sentiers de randonnée, plusieurs niveaux de courses d’orientation ont été créés, c’est le point de rendez-vous des coureurs à pied confirmés ou amateurs. Les atouts ne manquent pas pour attirer les citadins dans ce paradis de verdure.