Eglise

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     Guilers, d’abord une paroisse

Guilers s’est constituée progressivement en une paroisse au Moyen-Age et sous l’Ancien Régime. À cette époque, Bohars est une trève (sorte de paroisse annexe) de Guilers. Après 1789, Guilers devient commune. Dans la terminologie typiquement guilérienne, on parle encore communément du « bourg de Guilers ».

Le nom de Guicler est attesté dès le XIVe s. Le réseau des paroisses est lié à la colonisation par les Bretons venus de Grande-Bretagne, mais Guilers, comme Milizac, a un nom d’origine gallo-romaine qui dérive du bas-latin « villare », attestant sans doute du fort héritage de cette civilisation. Le saint patron de Guilers n’est-il pas Valentin, un martyr romain de la fin du IIIe s., très populaire au Moyen Âge, fêté simplement en deux endroits en Bretagne ?

Collection R&P
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Bannière de Saint-Valentin.                                                                                      Saint-Valentin Statue en bois polychrome

L’église, centre de la paroisse

L’église a été reconstruite plusieurs fois, agrandie et améliorée sans arrêt jusqu’à notre époque.

Au XVIIe s. la paroisse est suffisamment riche pour rajouter un porche sud et un « ossuaire d’attache » en pierres dorées de Logonna. À cette époque, l’industrie à domicile du tissage du lin, pour les toiles de la marine, apporte une double activité aux paysans. Cette aisance est réinvestie en Basse-Bretagne dans une succession de transformations extérieures et intérieures des églises.

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A côté des motifs Renaissance développés sur la façade du porche, le charpentier Alan Floc réutilise deux sculptures anciennes, dont le « joueur de fifre »

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L’intérieur du porche sud avait une véritable fonction avant 1789 : à l’issue des messes dominicales, le Conseil de Fabrique se réunissait là pour débattre de la gestion des affaires de la paroisse. Les « fabriciens » étaient assis sur les bancs de pierre de chaque côté. Les Guilériens, massés dans le cimetière, assistaient à la remise des comptes et au lancement des projets. C’était une ébauche de démocratie participative.

L’église est au cœur de la paroisse et de la vie publique, toutes les routes convergent vers elle, ce sont les routes qui vont vers Saint-Renan, Bohars, Brest, Milizac. La situation de Guilers est celle d’un carrefour actif dans cette zone rurale.

Remaniée de nombreuses fois et consolidée, l’église, dans ses parties les plus anciennes, date du XVe s. La forme en croix latine est très simple. L’originalité vient des deux petites sacristies de chaque côté du chœur. En 1925, la sacristie sud n’est pas encore construite. Depuis la séparation de l’Église et de l’État, les églises paroissiales existantes à cette époque sont à la charge des communes.

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Une piéta en Kersanton du XIVe s. de facture naïve et maladroite, Notre-Dame de Pitié, orne le portail d’entrée dans l’enceinte du cimetière.

Derrière celle-ci est aménagé un petit escalier en pierre, du haut duquel le garde-champêtre faisait, autrefois, les annonces de la semaine à l’issue de la grand-messe.

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Probablement exécuté par un sculpteur de la Marine, un « ange gardien » veille au-dessus du porche principal. Pour décorer les navires royaux, Louis XIV a fait venir à l’arsenal de Brest des sculpteurs qui avaient une formation classique. Le plus célèbre d’entre eux est Anthoine. Ces artistes et leurs ateliers ont réalisé, sur commande des paroisses, de nombreuses œuvres dont la facture est reconnaissable. On imagine bien la figure de cet ange en proue d’un navire royal.

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