le contexte politique vers 1660-1670

le contexte politique vers 1660-1670

LE CONTEXTE POLITIQUE EUROPEEN VERS 1660-1670

Le contexte politique de l’Europe à la fin des années 1660 est plutôt favorable à la France. Louis XIV est le seul monarque européen à avoir une assise politique confortable et solide sur son trône. Ceci est d’autant plus vrai que la puissance des Habsbourgs, ses principaux ennemis depuis le début du XVIè siècle, n’a cessé d’être battue en brèche dans son autorité et son influence tout au long de la première moitié du XVIIè siècle. L’hégémonie de cette famille sur l’Europe est en pleine décadence surtout du côté espagnol. Première puissance européenne au XVIè siècle, l’Espagne n’est plus que l’ombre d’elle-même : elle a perdu la maîtrise des mers au profit de l’Angleterre et a dû reconnaître l’indépendance des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). Pour achever de l’amoindrir, la couronne espagnole échoit à la mort du roi Philippe IV en 1665 à Charles II, un enfant de quatre ans de faible constitution. Dans toutes les cours d’Europe, la mort prochaine de l’enfant ne fait pas de doute. Or, comme beaucoup de traités de paix, ceux qui avaient été signés entre la France et l’Espagne avaient été confortés par des mariages si bien que Louis XIV est en position de prétendre à la couronne espagnole de par sa mère (Anne d’Autriche étant la sœur aînée de Philippe IV) et surtout de par son épouse (la reine Marie-Thérèse est la sœur aînée du petit roi moribond). Son principal rival à cette succession est l’Empereur Léopold 1er de Habsbourg (époux de Marguerite-Thérèse, fille cadette de Philippe IV). Ce dernier administre depuis Vienne un domaine immense mais totalement hétérogène. Si les principautés qu’il contrôle se trouvent avoir le même prince, chacune d’entre elles a un régime politique particulier car chacune a conservé ses lois, ses coutumes et son assemblée d’Etats. Les Habsbourg ont également sous leur coupe depuis Charles Quint, deux grandes régions, l’Allemagne et l’Italie, toutes deux morcelées en plusieurs petites principautés placées par habitude sous l’autorité des Habsbourg. Mais, là aussi, ces derniers commencent à perdre de leurs influences. Certains princes comme le duc de Savoie pour l’Italie ou l’Electeur de Brandebourg pour l’Allemagne manœuvrent contre eux. Par ailleurs, à la fin des années 1660, Léopold 1er a des problèmes plus graves que de rivaliser avec Louis XIV pour la succession d’Espagne. Il est directement menace dans ses territoires par la Turquie qui, profitant de son affaiblissement politique, a déjà conquis toute la région centrale du royaume hongrois et menace Vienne. Ainsi, les deux seuls états susceptibles de rivaliser avec la France à l’aube des années 1670 sont l’Angleterre, qui n’a de cesse d’accroître sa puissance maritime et coloniale depuis Elisabeth 1ère et les Provinces-Unies qui, débarrassées du joug espagnol, sont devenues l’état le plus riche d’Europe et l’une des toutes premières puissances économiques. Ces deux états, outre la confession protestante qui les unit, ont axé leurs développements sur le commerce. Ils espèrent tirer profit de l’affaiblissement des Habsbourgs pour instaurer un nouvel équilibre des forces en Europe qui limiterait les guerres qui gênent lourdement le commerce. Or, la toute-puissance de Louis XIV, soucieux de manifester sa primauté en Europe, risque de déjouer leurs plans.

L’ANGLETERRE EN 1670

L’Angleterre vient à peine de clore le chapitre de la République cromwellienne – instaurée après la Révolution de 1648 – et a restauré depuis mai 1660 une monarchie parlementaire avec à sa tête Charles II Stuart (1630-1685), fils de Charles 1er exécuté en 1649. Mais, le nouveau roi est prisonnier des décisions de son Parlement et doit composer avec lui pour mener à bien sa politique. Or, ce Parlement n’a qu’un but : faire de l’Angleterre, la première puissance politique et économique. Il n’a donc pas l’intention de se laisser conduire par la fantaisie personnelle de son Roi Or, ce dernier a une assise fragilisée par la persistance d’une ambiguïté profonde. Officiellement, en tant que roi d’Angleterre, il est Ie chef de l’Eglise anglicane, donc protestant. Mais, officieusement catholique, il n’a qu’un souhait : rétablir une monarchie absolue par la restauration du catholicisme. Et pourquoi pas avec l’aide de son cousin Louis XIV. A maintes reprises il a déjà montré son inclination vers la France. C’est sur les conseils du roi français qu’il a épousé une Infante portugaise (le Portugal est un des alliés de la France contre l’Espagne). C’est encore pour se rapprocher de Louis XIV qu’il a marié sa sœur, Henriette-Anne au duc d’Orléans. De plus, ayant de perpétuels ennuis d’argent du fait de ses goûts dépensiers et des nombreuses maîtresses qu’il entretient, Charles II Stuart a l’occasion à maintes reprises d’obtenir de l’argent du roi français. Néanmoins, comme l’a démontré la Triple Alliance conclue en 1668 entre les trois états protestants que sont les Provinces-Unies, l’Angleterre et la Suède, Charles II Stuart n’est pas vraiment maître de sa politique et, en attendant d’avoir rétabli une monarchie absolue il doit ménager son Parlement.

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